Pays Dogon de Begnamatou à Ende
Mercredi 24 (suite)
Après ma balade avec JB dans le village on part avec un petit porteur (j'avais allégé mon sac et j'aurais pu le porter sans problème mis il faut faire travailler un peu tout le monde dit mon guide).
On commence à descendre la falaise de Dioudourou accompagné par un petit enfant qui partait rejoindre sa famille au jardin.
Les Dogons, depuis Marcel Griaule, cultivent beaucoup les oignons. Ils les pilent, font des boules qu'ils mettent à sécher et les vendent comme épice.
Ensuite on arrive dans la plaine en bas des falaises, on passe dans de petits villages comme Douidourou, on voit aussi beaucoup de baobabs ou d'autres beaux arbres qui deviennent aussi des greniers puisqu'on stocke la paille dans les branches.
Les récoltes viennent d'avoir lieu et le mil est rentré ce qui fait que tout paraît sec mais si on vient en saison des pluies c'est tout vert!! du moins près des villages.
Comme Alex et JB m'ont dit qu'il fallait avoir des noix de kola soit pour mes photos (ce qui me gêne) soit pour les chefs, les vieux....Je décide d'en acheter.
Petite réflexion: Je me dis toujours que cet appareil photo je vais le jeter! Je le dis je ne le fais pas ça doit être mon signe du zodiaque "Balance" qui me fait hésiter depuis l'apparition du numérique car avant je ne faisais pas des photos, pas de blog et était ce plus mal?? Pourquoi ne pas se contenter de regarder et de mieux être au présent.
Mon guide est spécial, on a parfois des discussions tendues. Aujourd'hui il m'a dit qu'il n'aimait guère les touristes français: "ils posent trop de questions et ne payent assez bien!!". Evidemment ça me met mal à l'aise car jamais je ne connais les prix et donc je suis toujours entre deux pensées: c'est moi qui me fait avoir ou peut être c'est lui qui ne gagne pas assez!! C'est un peu pénible.
Et voila, qu'en passant, une dame me demande de la kola, je ne donne pas car il m'en faudrait 3 tonnes et mon guide qui me sort:" si j'avais de la kola et qu'une vieille dame me demande, je donnerai!!" je lui dis:"tu n'as qu'a en acheter et en plus à toi personne ne te demande c'est trop facile de critiquer". Vous avez compris de temps en temps ces petites choses gâtent mon voyage.
Il dit aussi que le tourisme gâte les Dogons et il a sûrement raison mais de quoi vit-il?? Et il ne reconnaît pas non plus que le fait de devenir musulman entraîne obligatoirement qu'on n'est plus complètement Dogon car les dogons avaient une cosmogonie très originale qui n'a rien a voir avec la religion musulmane ou chrétienne (certains Dogons sont chrétiens).
On marche et toujours des petits villages, des arbres, des arbres greniers, de vieux villages Dogon au bas de la falaise avec au dessus les vestiges Tellem acrochés dans la falaise.
Les Tellem (« ceux qui étaient avant nous », selon l'expression des Dogons) sont un peuple qui vivait au Mali, dans la Falaise de Bandiagara. Dans les alvéoles rocheuses de cette falaise rouge, des constructions en glaise abritent des ossements des Tellem ainsi que des vestiges témoins de leur civilisation, bien antérieure à celle des Dogons. L'arrivée des Tellem remonte au XIe siècle. Les fouilles archéologiques ont permis de retrouver de nombreux ossements mais aussi des objets comme des tissus, de la vannerie, des perles, des poteries… Ils vivaient en troglodytes, leurs maisons construites dans la falaise. De petite taille, ils ressemblaient aux pygmées. Ils vivaient de la pêche, de la cueillette, de l'agriculture à la houe, de l'élevage et de la chasse à l'arc.
Au XIVe siècle, les Dogons, venant du pays Mandé et qui fuient l'islamisation, arrivent dans les falaises. Les Tellem fuient à leur tour pour se réfugier vers le sud, au Burkina Faso. Les sécheresses, les famines et les maladies entraîneront leur disparition.
On s'arrête manger à Diabatalou (très bon), je goûte le pain de singe (fruit du baobab) et vers 15h nous repartons dans la plaine en direction d'Ende. Nous voyons mieux les vestiges Tellem, toujours des villages , des arbres et la falaise surplombée maintenant par le "doigt d'Ende"
Diabatalou Vestiges Tellem Le doigt d'Ende
Arrivés à Ende, dès l'installation au campement, j'entends de la musique : ce sont des touristes qui ont payés pour avoir la danse des masques plus danses traditionnelles. En fait, en payant (2500CFA) je peux y aller. J'hésite car c'est déjà payé et je ne suis pas sur que ce qu'on me demande soit normal. Finalement j'y vais et ne vais pas regretter car tout le village est là pour regarder.
J'arrive un peu tard pour voir la danse des masques mais je passe plus 1/4 heure à regarder les masques puis plus d'une heure de danses traditionnelles qui se terminent par une simulation de lutte.
Beau spectacle et bien que payé par les touristes il paraît authentique car tout le village participe et parfois certains, dont des enfants, se rajoutent à la danse.
La tête pleine de musique, je redescends au campement en passant devant la très belle mosquée du village accompagnée par des enfants curieux de parler avec les "toubabs".